La RSE chez L.A.T

Une philosophie ancrée, loin du greenwashing

Aujourd’hui, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est souvent mise en avant comme un engagement ou un axe stratégique. Mais pour Lionel André Tavernier, fondateur de L.A.T, il ne s’agit ni d’un argument de vente ni d’un positionnement opportuniste. C’est une évidence, un état d’esprit qui guide chaque décision. Dans cette interview, il nous livre sa vision, loin des artifices marketing.


Q : Comment définis-tu la RSE chez L.A.T ?

Je ne peux pas parler d’engagement. Et je ne veux pas. Aujourd’hui, la RSE ne peut plus être une exception ou une finalité, elle doit être une norme intégrée à tout projet. Chez L.A.T, le respect des personnes et notre impact comportemental sont intrinsèques à notre activité. Cela transparaît dans notre discours marketing, basé sur des valeurs authentiques, mais aussi dans nos choix de production.

Q : Justement, pourquoi avoir fait le choix de la Tunisie en plus de la France pour la confection de tes chemises ?

D’abord, il faut savoir que ce sont les mêmes ateliers qui confectionnent nos chemises en France et en Tunisie. Ensuite, mon objectif était de rendre le sur-mesure accessible, tout en valorisant le savoir-faire français. Offrir une qualité identique et garantir un respect du personnel et des lois locales étaient des conditions non négociables.

Chaque pays doit pouvoir aspirer à ses propres choix. Si nous leur privons ses moyens d’évoluer, comment pourraient-ils décider librement de leur avenir ?

Q : Comment assures-tu une production responsable sans tomber dans le gaspillage ?

J’ai opté pour la mutualisation des ressources et pour ce que certains appellent la “contremarque” dans l’industrie. Le sur-mesure s’y prête parfaitement : nous ne produisons que ce qui est vendu, évitant ainsi les stocks inutiles et la surproduction.

Nos ateliers, qui confectionnent pour plusieurs marques, garantissent une activité pérenne et diversifiée. Même logique pour les tissus : à l’exception de quelques étoffes exclusives, nous profitons d’un sourcing mutualisé, garant de qualité et de variété.

Enfin, nous avons fait le choix d’une logistique responsable : notre transporteur historique est français, et nos emballages sont biodégradables. Mais ici, pas de greenwashing, juste du bon sens.

Q : Tu dis que le sur-mesure est plus accessible qu’on ne le pense. Peux-tu expliquer ?

Le sur-mesure est souvent perçu comme un luxe inabordable. Pourtant, acheter une chemise de qualité qui vous va parfaitement, que vous ne remplacerez pas au bout de six mois, revient moins cher à long terme. C’est une réponse à la surconsommation et à la fast fashion, qui, sous prétexte de petits prix, coûte en réalité un bras au consommateur comme à la planète.

Chez L.A.T, nous proposons des chemises sur-mesure à un prix équivalent à celui du prêt-à-porter à gamme équivalente et nous en proposons 3 grâce à nos collection First, Open Mind et Origine, mais avec une qualité supérieure et une durabilité incomparable.

Q : Tu mets aussi un point d’honneur à préserver l’artisanat. Peux-tu nous en dire plus ?

Sans le savoir-faire de nos ateliers, L.A.T n’existerait pas. C’est pourquoi j’ai créé la collection Origine, qui met en valeur l’artisanat et des techniques de confection dignes de la haute couture. Ici, chaque chemise est confectionnée individuellement, avec des patrons grande mesure et un souci du détail rare dans l’industrie.

Les 3 Collections – Chemises L-A-T

Q : Comment fais-tu pour garantir des conditions de travail équitables ?

La meilleure manière de s’en assurer, c’est d’aller voir par soi-même. Je visite les ateliers et j’exige des engagements clairs sur les conditions de travail. Pas de compromis sur ce point.

Q : Quels sont tes prochains défis en matière de responsabilité et d’éthique ?

D’abord, développer la gamme. Aujourd’hui, L.A.T est encore microscopique. Je veux proposer une collection plus riche et professionnaliser davantage la marque pour la rendre plus dynamique.

Ensuite, je veux renforcer notre maîtrise de la confection et du sourcing, toujours en partenariat avec nos ateliers. Le but n’est pas de grossir à tout prix, mais de mieux contrôler ce que nous faisons, avec cohérence et fidélité à nos valeurs.

Conclusion
L.A.T ne prétend pas révolutionner l’industrie, mais propose une approche différente, ancrée dans le respect des savoir-faire, des artisans et des consommateurs. Pas de fausses promesses ni de discours opportunistes : juste une manière responsable et sincère de faire de la mode.

Comme le dit Lionel André Tavernier : “Loin de toute contrainte financière, L.A.T a un luxe : celui de ses choix.”

Responsabilité sociétale et environnementale – Chemises L-A-T